EURO 2016. L’UEFA a eu beau tout tenter pour l’interdire, la revente des billets pour les matchs de l’Euro a toujours autant de succès. Autour du stade de France, les supporters sont bien au rendez-vous et les arnaqueurs aussi.

Au milieu de la foule, une main s’agite discrètement dans les airs. Entre ses doigts, Michel a glissé deux billets pour le match Allemagne-Pologne. Il est 20h00 heures aux abords du stade de France à Saint-Denis, ce jeudi 16 juin avant la rencontre entre les deux nations. Cela fait déjà quatre heures que ce chef d’entreprise suisse tente de céder ces entrées qu’il a gagnées dans un tirage au sort. « Je les vends 145 € l’unité au lieu de 300 € », confie ce quinquagénaire en costume-cravate.

Des dizaines de supporters passent devant lui en continu, regardent d’un air distrait, sans s’arrêter, cette main désespérée. Ils ont déjà leurs tickets et se dirigent vers le stade de France, là où règne une ambiance de fête malgré l’énorme dispositif de sécurité.

Comme Michel, de nombreux vendeurs à la sauvette proposent des places au prix fort. La concurrence est rude. Leur business commence dès la sortie du RER et du métro. Parfois même sur les quais ! Impossible de les rater avec leurs bras tendus vers le ciel.

Plus loin, Amine, 26 ans, vêtu d’un jogging tente de vendre deux billets de catégorie 1. Le jeune homme semble sceptique à dévoiler l’origine des billets, il hésite, bégaie : «Un ami n’en voulait plus, il me les a filés pour que je les vende», sourit-il. « A 600 € le ticket, personne ne veut les racheter», poursuit le jeune à la recherche d’un emploi. À trois heures du match il espère les vendre à moitié prix.

A quelques mètres de lui, les forces de l’ordre surveillent les alentours du stade. Les vendeurs de billets s’éloignent et se promènent pour ne pas se faire remarquer. La sécurité effectue un premier contrôle avec vérification des sacs et ouverture des vestes, suivi d’un deuxième point de contrôle pour les billets et les palpations. Les bornes valident ainsi les billets et rend impossible toute entrée avec de faux billets.

Mais l’essentiel des transactions se fait désormais sur internet. Sur des sites comme Le Bon Coin ou eBay, des places se vendent à 350 € au lieu de 145 € en catégorie 1 par exemple, ou à 280 € au lieu de 105 € en catégorie 2. De nombreux groupes sur facebook ont été créés pour échanger des billets de l’EURO. Le plus visité compte désormais plus de 6 000 membres.

Le risque est de se retrouver avec un faux billet et par conséquent, de perdre sa mise. Le ticket peut être nominatif et empêcher l’accès aux gradins. Si les contrôles d’identité sont peu probables, le contexte de menace terroriste peut aussi pousser les organisateurs à procéder à une vérification d’identité systématique à l’entrée du stade.

Comme tout marché noir, ces ventes suscitent beaucoup d’intérêts, des gagnants et des perdants dans les deux camps. Entre la bonne affaire et l’arnaque, la frontière est fine.

 

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