A l’occasion de la Fête de Saint-Denis, la ville s’est encore distinguée par son dynamisme populaire et créatif. Un rassemblement qui réunit citoyens, militants associatifs et artistes jusqu’aux confins de la nuit. Une nuit blanche de l’autre côté du périph.

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Par Engueran D.

« La fête n’est réussie qu’avec le public ! », s’enthousiasme Françoise Marguerite – Barbeito, coordinatrice de la grande Fête de Saint-Denis. Musiques, danses et théâtres de rue ont animé la ville  le 5 octobre dernier aux côtés des stands associatifs. Pour la journée comme pour la nuit blanche, les habitants se sont réunis dans la diversité et la convivialité.

A 11h la place du marché et de la basilique sont déjà bien remplies pour le coup d’envoi des déambulations artistiques. Ce sont d’abord des familles qui parcourent les avenues formées par les tentes d’une centaine d’associations. L’air jovial et bon enfant des représentants de ses stands les incitent à aller à leur rencontre.

Alain, bénévole à l’ACDS (Aéromodélisme Club De Saint-Denis) démontre par exemple le caractère pédagogique de leur activité : « Nous faisons des mathématiques appliquées en réalisant des maquettes d’aviations, pour donner un sens à l’enseignement scolaire. » A quelques pas de là, on apprend le combat d’habitants du quartier de Lamaze pour faire enterrer l’autoroute A1, enjeux de santé publique. Si bien décidés, qu’ils sont parvenus à ce que ce projet pharaonique de 300 millions d’euros soit discuté avec les élus de Plaine Commune. Pour Jean-Claude de l’AMAP Court-circuit (Association pour le Maintient d’une Agriculture Paysannes), et de la Dyoniversité (Université Populaire) l’organisation est fondamentale pour pour pouvoir bien communiquer sur les actions.  « Cette année il ont fait l’effort de rassembler les stands de musique entre eux, mais il reste encore difficile de se comprendre quand ont discute de développement durable où de problème de société à coté d’un Dj pendant tout l’après midi. », regrette-t-il.

En effet coté musique, le son imposant du HIP-HOP émit par le groupe JHR Crew, (apostrophé Black, Blanc, Beur,) captive les plus jeunes. On y fait fait la promotion du prochain événement majeur de la ville : Le festival HIP-HOP et des cultures urbaines de Saint-Denis. « On a organisé une quinzaine d’événements dans ce genre et tout csest toujours bien passé », se réjouit Hélias Terki, responsable des artistes rappeurs et chanteurs. Plus loin, une scène diffuse une magnifique mélodie qui claque et qui piétine ! Rouge et incisive, l’association Flamenco Art et Mémoire attire le regard et presse le pas.

Sur la place Robert de Cote se tisse un véritable patchwork culinaire. Les collectifs de Bretons, Serbes, Marocains, Réunionnais, Éthiopiens, Français ou du Sri-Lankais réveillent nos papilles grâce à leurs spécialités respectives. Un parfum d’épice sur un nuage de viande grillé est suivi de près par de petites crevettes endormis sur un doux lit de riz au safran.

La nuit tombée, la jeunesse se fait plus nombreuse. La Seine-Saint-Denis est le plus jeune département de France. Ce soir des centaines d’adolescents assistent et encouragent les groupes sous le chapiteau principal. Serrés devant la scène, les bras levés, ils montrent leur soutien au jeunes artistes qui représentent désormais tout le 93 à travers leur texte.

Il est 22h15 lorsque les Firebirds, Oiseaux de feu arrivent. Déroutante, cette troupe explosive d’une vingtaines de personnes va littéralement mettre le feu à la soirée. Leur char lunaire aux motorisations farfelues et rugissantes font jaillir flammes, fumés et confettis pour se frayer un chemin dans la foule ! Les personnages se dessinent ; ici, un Italien avec son maquillage démentiel, là une fragile poupée de porcelaines qui vacille sur deux roues géantes poussées à mains nues par deux hommes,  là-bas un aviateur au casque de cuir qui leur lance des défis dans une langue inconnue. Protégé par des porteurs de flambeaux, les pilotes téméraires se tirent maintenant la bourre et rivalisent de jeux pyrotechniques.

La tête dans les étoiles, absorbé par ce conte ambulant, il faudra parfois reprendre pied, faire quelques saut en arrière pour laisser passer ces machines de rêves qui foncent à toute allure vers la fin de la nuit.

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