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96 citoyens militants algériens n’ont pu rejoindre le forum suite à une interdiction de quitter l’Algérie. Une atteinte à la liberté de circulation dénoncée par les participants du FSM.

Par Anglade Amédée

C’est à la frontière de Layoun entre l’Algérie et la Tunisie que leur voyage s’est arrêté. A leur arrivée, militants et syndicalistes algériens se sont vus confisquer leurs passeports par la police des frontières, côté Algérie. Bloqués entre trois heures et cinq heures du matin, sans aucune information, ces militants espéraient qu’on leur donne le feu vert pour rejoindre le Forum Social Mondial.

Après de longues heures d’attente, les passeports seront rendus sans tampon ni autorisation de quitter le pays. « Des ordres sont venus du « haut » pour leur annoncer qu’ils n’avaient pas le droit de quitter le territoire du 24 au 30 mars 2013 », raconte Rachid Malaoui, président du SNAPAP (Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique) en Algérie, venu à Tunis depuis Paris.

« C’est une violation de la liberté de circulation ! Il n’y a pas plus claire comme illustration : c’est la liberté de mouvement, la liberté de réunion, la liberté d’association qui sont vraiment en péril en Algérie», s’exclame Bénérice Michard, coordinatrice du Réseau euro-méditerranéen des droits de de l’homme. Une situation dont on parle assez peu à l’extérieur du pays. D’ailleurs ce même incident s’était déjà produit lors du forum maghrébin sur le chômage des jeunes en février 2013. Un forum organisé par les syndicalistes des organisations des droits de l’homme en Algérie. Durant cet événement, des Tunisiens, des Marocains et des Mauritaniens étaient invités pour échanger et débattre sur ce sujet. Mais la police algérienne avait décidé de les expulser vers leur pays dès le lendemain de leur arrivée, sans motif valable. «L’isolement et la répression dont souffrent les militants algériens les coupent souvent de leur contact avec l’extérieur », ajoute Bérénice Michard.

« Pour dénoncer cette répression, un rassemblement de soutien pour les compatriotes algériens est prévu ce jeudi 28 mars 2013 à 18h devant l’ambassade algérienne à Tunis », affirme Rachid Maloui. Le comité d’organisation du FSM et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme, suivis par d’autres organisations, ont écrit des lettres au gouvernement algérien pour faire pression et dénoncer ce genre d’interdiction publique. « Restons positif, un jour cela changera! », espère Bénérice Michard en souriant…

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