EURO 2016. Et si on inversait le regard ? Dimanche 19 juin 2016, au stade Pierre-Mauroy de Lille, l’équipe de France a affronté l’équipe de Suisse. A Paris, les supporters suisses étaient eux aussi au rendez-vous. Reportage.

Par Hanazade MRADABI.

À Paris l’une des fans zones les plus actives était au Wanderlust. Ce lieu unique, sur les quais d’Austerlitz, doté d’une immense terrasse, d’un club et d’un restaurant, a préparé l’évènement en grande pompe. Situé en plein cœur de la Cité de la mode et du design, le Wanderlust a emprunté les couleurs rouge et blanc et s’est nommé pour l’occasion « House of Swizerland », devenant ainsi le point de ralliement de tous les Suisses de la capitale.

Maxime, 29 ans, est arrivé assez tôt. Assis sur l’immense construction métallique verte, le jeune homme portait le maillot suisse et ne laissait aucun doute sur son soutien. « Je suis franco-suisse par le père. J’ai beaucoup de famille là-bas. », explique-t-il. A la question de savoir pourquoi il porte le maillot suisse et non le bleu, il répond « j’ai voulu soutenir les plus faibles. »

Avec un bon début de compétition, les Bleus ont réussi à cumuler deux victoires face à la Roumanie puis l’Albanie. Si jusqu’ici la France était favorite, c’est sans doute les Suisses qui, mieux classés, vont leur poser des difficultés.

Malgré le nombre grandissant de supporters, l’ambiance reste bonne enfant au Wanderlust. Virginie, suissesse de 34 ans, enceinte d’au moins six mois avec son ventre bien rond, porte l’écharpe suisse. « Je ne connaissais pas l’endroit, c’est la première fois que je viens. C’est l’ambassade de suisse qui m’a envoyé un mail. Mon mari lui est Français », confie-t-elle. A la question si le match représente beaucoup pour eux, elle reste égale. L’essentiel est de passer un bon moment. Lorsqu’on lui demande si elle a hésité à venir compte tenu des plans Vigipirate et des risques d’attentats, elle répond seulement « aucune crainte. » À chaque entrée, des vigiles agitent les sacs tandis qu’aux alentours les pompiers rôdent.

Tout le monde s’est mis en place, on bouge, on se met debout sur les chaises, les yeux plaqués sur le grand écran. C’est le moment de l’hymne français, tous les citoyens présents chantent à tue tête, ce n’est pas très juste mais le cœur y est. Applaudissements et cris dans la foule. Mais au bout de quelques minutes l’enthousiasme s’est dissipé.

En retrait, quelques personnes finissent leur apéro, loin de l’écran. Parmi eux Nicolas et Edouard, 23 ans, s’amusent et trinquent. « Mettre le stand du bar juste en face c’était pas l’idée la plus judicieuse. On essaiera de s’avancer plus tard. »

Pourtant il y a un endroit toujours agité, où l’on voit tout, juste derrière le bar, séparé d’un cordon de sécurité. C’est l’espace VIP. Parmi eux, un supporters très spécial : l’ex joueurs de l’équipe des Bleus, Vikaj Dhorasso.

Joris, 17 ans, reste derrière le cordon de séparation. Il arrive à la mi-temps. Apprenti cuisinier il est venu spécialement de Suisse pour nourrir les supporters. Il tente de prendre des photos mais a du mal. « Je viens de finir mon service, j’ai eu un moment alors je voulais savoir où on en est. » Pas trop dur de travailler en plein match ? «Je suis très heureux de cuisiner pour tout le monde, on est bien aidé par le staff du Wanderlust. »

Finalement ce sera match nul, zéro à zéro. La France est resté en tête de la poule A mais le public reste sur sa faim. Il n’a pas encore eu le grand spectacle qu’il attendait, sentant toujours les Bleus en deçà de leurs capacités. Mais les cœurs restent en fête et l’ambiance très convivial. Au Wanderlust, l’Euro arrive à rassembler ses supporters.

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