Le jeudi 3 mars 2011, une trentaine d’activistes, élus, chômeurs et journalistes font irruption dans les locaux de Fitch Ratings pour une action « coup de poing » menée par le collectif « L’appel et la pioche ». Justine (Boulogne-Billancourt) et Anglade (Stains) étaient sur place. Reportage.


« Action coup de poing » à Paris contre la… par reportercitoyen

Située dans le 8e arrondissement de Paris, Fitch Rating est ce qu’on appelle une « agence de notation ». Celles-ci sont chargées d’évaluer le risque de solvabilité d’un emprunteur (entreprise privée ou publique, État, collectivité locale…) en lui attribuant une note. Et c’est en fonction de cette note qu’est déterminée la place de l’emprunteur sur les marchés financiers. Plus elle est bonne, plus on fera confiance à cet emprunteur, qui bénéficiera alors de taux d’emprunt très avantageux.

La meilleure de ces notes est AAA, comme pour les andouillettes, et c’est justement celle que Fitch Ratings vient d’accorder à l’Unedic, en charge de la gestion de l’assurance chômage.

Or, du 3 au 10 mars 2011, des négociations avaient lieu entre partenaires sociaux en vue de fixer une nouvelle convention définissant les critères d’attribution des allocations de chômage. C’est le sort de 4 millions de chômeurs et de leurs familles qui était ainsi décidé. On a pourtant bien peu entendu parler de ces négociations.

C’est la raison pour laquelle « L’appel et la pioche », collectif de lutte contre la précarité, a décidé d’organiser ce matin-là une action coup de poing, sur le thème « Nous (les chômeurs) ne sommes pas des andouillettes ! » Les voilà donc partis pour investir les bureaux de Fitch Ratings, en brandissant de faux billets et de vraies andouillettes. Avec plusieurs questions à poser à son directeur :

– sur quoi l’agence de notation se base-t-elle pour délivrer une telle note à l’Unedic ?

– comment et pourquoi un service social peut-il se voir appliquer une telle logique financière ?

Une dernière question que l’on est en droit de se poser : qu’est-il prévu de faire de l’excèdent, c’est-à-dire des bénéfices attendus en 2013 si l’Unedic maintient sa note AAA ?

Justine Le Cor

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