Le 8 décembre 2010 se tenait au Point d’information jeunesse (PIJ) de Stains, à l’initiative du pôle « santé » de La Passerelle, un débat avec quatre personnes atteintes du VIH. Une vingtaine de participants, la plupart âgés de moins de 20 ans, se sont réunis dans une ambiance conviviale. Récit de Cynthia.

Dès le début, Ali, une des personnes atteintes du sida, nous parle du comité des familles, association très chère à ses yeux : « C’est un lieu de parole, nous dit-il, un lieu d’écoute ». « Une grande famille », ajoute en souriant Jennifer. Chacun leur tour, ils témoignent sous l’œil attentif des jeunes.

Pour Ali, ça fait 27 ans qu’il est atteint. Et 27 ans qu’il ne prend aucun médicament, car chaque corps ne fonctionne pas de la même façon : « On m’a dit que j’avais du sang de martien ! », explique-t-il, ce qui fait rire toutes les personnes présentes. Il ne pensait pas pouvoir voir grandir son fils, pourtant celui-ci a aujourd’hui 20 ans, et Ali a pu le voir grandir et s’épanouir.

Atteinte depuis sa naissance, Jennifer, 22 ans, ne peut se passer de son traitement : « Sans lui, ça ne va pas ». Mais elle reste une femme courageuse et positive : « J’ai envie de me battre et de vivre ». Et même si elle a parfois des baisses de moral, elle peut compter sur sa famille pour la soutenir.

Même chose pour Moussa, dépisté séropositif quelques temps avant son mariage. Pour lui comme pour tous les autres, le soutien de la famille est primordial. Celle de Moussa a accepté sa maladie. Aujourd’hui il est là pour raconter son histoire et faire passer un message : « Protégez-vous ! ». Lui non plus n’a pas de traitement : « J’en aurais un lorsque mon corps le réclamera ». Pour l’instant, Moussa vit et travaille comme tout le monde.

Enfin Marie-Claude, 57 ans, est une femme pleine de vie. « J’aime de plus en plus la vie », lâche-t-elle, tout en rappelant que l’on peut « gâcher sa vie uniquement par un rapport non protégé » et que cela est « mortel ».

Où en est la lutte contre la maladie ? Pour Jennifer, il y a un petit peu de déception : « 7 000 contaminations par an, c’est beaucoup trop, c’est un échec… ». Mais tous parlent d’envie de vivre, d’aller de l’avant. Il faut pouvoir en parler, ne pas s’isoler comme l’a fait Marie-Claude pendant trois ans. Et « changer les mentalités, qui n’ont pas évolué », estime Ali. « Vous, la jeunesse, vous êtes notre porteur », ajoute Marie-Claude.

C’est une leçon de vie que nous donnent ces personnes. Même si l’origine de ce virus reste encore inconnu, elles nous ont permis de mieux comprendre comment on vit avec le VIH. Et finalement, on vit presque normalement, seul le regard des gens peut gêner. C’est pour cela qu’il faut « être ouvert d’esprit » et essayer de comprendre pour ne plus vivre dans la crainte, car le VIH ne s’attrape pas en buvant dans le même verre ! « On peut peut-être vivre jusqu’à 80 ans », ajoute Jennifer avec un grand sourire. C’est tout le bonheur qu’on lui souhaite !

Cynthia Ouamara

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