A en croire les magazines d’actualités diffusés depuis ces deux derniers mois à la télévision – à l’instar de Zone interdite sur M6 ou encore Reportages sur TF1 -, l’élection présidentielle approche à grand pas ! Evidemment pour mener une campagne à bien, quoi de mieux que de revenir sur le cas des quartiers populaires peuplés d’immigrés, histoire de rappeler combien ces derniers et leurs enfants voyous, en plus de voler les emplois des « vrais » Français, polluent le territoire.
Savez-vous combien de rues il y a dans le quartier du Clos-Saint-Lazare à Stains ? Visiblement, les membres de la police judiciaire de la Seine-Saint-Denis sont dans l’ignorance totale. Car pour oser affirmer « il y a un mort à chaque coin de rue », et quand on sait que ce quartier occupe une superficie de 29 000 hectares, on se demande si on parle du même Clos-Saint-Lazare !
Le 26 septembre dernier, la chaîne M6 nous diffusait, dans le cadre du magazine d’actualité « Zone interdite », un reportage intitulé « Ultra violence, armes lourdes : des policiers dans la tourmente ». Le titre même semble tiré d’une science-fiction ! Pendant une heure et demie, tout est mis en œuvre pour effrayer le téléspectateur : description terrifiante du quartier avec en prime agression au fusil en presque direct ! Et bien sûr des policiers à qui on décernerait volontiers une Palme d’or pour leurs rôles de martyrs brillamment interprétés, qui appelle à la compassion étant donné les conditions de travail dans le zoo humain qu’est le Clos !
Mais de qui se fiche-t-on ? Depuis 2007, la ville de Stains, et plus précisément le quartier du Clos-Saint-Lazare, est victime d’un acharnement médiatique concernant la violence ! Suite aux règlements de compte qui avaient conduit à trois meurtres, France 3 avait gentiment ouvert le bal avec un reportage « Anatomie d’une cité de non-droit ». Une cité de non-droit, en référence à notre cher quartier habité par des animaux ?
Cette bataille médiatique, qui semble rimer avec bataille politique en vue de « détrôner » le Parti communiste, n’a plus de limites : la télévision n’a pas hésité à diffuser les photos des victimes des meurtres (sans accord des familles) et, pire encore, elle a sali la mémoire de jeunes décédés accidentellement en les faisant passer pour des victimes de meurtres !
Une chose est sûre, le quartier héberge une économie souterraine et la violence y est présente. Mais comme dans tout autre quartier populaire, ou comme à Paris, notamment dans certains de ses arrondissements pour ne citer que le dix-huitième (quartier de la Goutte d’Or).
A l’heure où notre cher président Nicolas Sarkozy « prend ses responsabilités », dit-il, en réévaluant les motifs de déchéance de la nationalité française, il est clair que nous ne serons pas épargnés… Du moins, pas d’ici 2012, le temps des présidentielles. Et oui, il semblerait que nous en soyons, malgré nous, des acteurs incontournables… et même susceptibles de mener à la victoire. Quelle ingratitude !
Fatoumata Diallo