Mercredi 17 novembre, Créteil accueillait le Forum national du PS sur la sécurité. Sur place, N’Fanteh Minteh a constaté les efforts des socialistes pour se démarquer de toute accusation de laxisme. Au point de sembler épouser les logiques de la droite ?
Le Parti socialiste s’attaque « au cheval de bataille électoral » de la droite : la sécurité. Un « forum des idées pour un pacte national de protection et de sécurité publique » s’est tenu le 17 novembre à l’Auditorium de Créteil. Martine Aubry l’a introduit en donnant le ton. « Nous n’acceptons pas que l’insécurité devienne une fatalité », martèle la première secrétaire du PS. Pour montrer l’honnêteté de la gauche, ses initiatives et son bon sens, rien ne vaut une comparaison avec la politique de notre gouvernement.
« Mensonge », « illusion », « fiasco »… tels sont les mots pour définir l’action de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité. Au plan national, la gauche, souvent caricaturée voir qualifiée de laxiste par ses adversaires, se veut de rappeler toutes les innovations dont elle a fait preuve face à l’insécurité. La prévention, les contrats locaux de sécurité, la police de proximité. « Sans doute n’avons-nous pas dit, ni suffisamment assumé ce que nous faisons », regrette Martine Aubry. Le débat est lancé, le Parti socialiste semble entrer dans l’arène vaillante sans faux semblants ni tabous.
Au cours des tables rondes, de nombreux élus de banlieues et des maires confrontés à ce problème témoignent de leurs expériences, de leurs innovations locales et de quelques propositions. Avec 33 interventions dont 17 de maires en exercice, « on mutualise nos compétences », souligne Jean-Jacques Urvoas, rapporteur du Forum. Tous se rejoignent sur le manque réel d’effectifs policiers. Patrick Mennucci, maire des 1er et 7e arrondissements de Marseille déplore la disparition de la police de proximité : « C’est la ville qui a perdu le plus grand nombre de policiers, et pourtant un besoin de sécurité est affirmé ». D’autres veulent une « évolution du débat pour la vidéo surveillance » comme Gérard Colomb, sénateur-maire de Lyon. D’ailleurs Martine Aubry se positionne sur ce sujet : « Oui, à la vidéo surveillance quand c’est utile et justifié, non à la vidéo surveillance comme solution miracle »
Seule Samia Ghali, sénatrice-maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, tient un propos différent, singulier des autres. « Mais que fait-on pour ceux qui agressent ? », lance-t-elle à la salle. A la présentatrice qui insiste sur le fait qu’elle est une élue issue de l’immigration, elle réplique « qu’elle est avant tout française ». La discussion s’oriente vers la protection de la population, des victimes. Mais qui assiste ceux qui agressent ? Un point qui est encore à la marge des propositions…
Ce pacte se veut « une politique du résultat plutôt que du coup d’éclat ». Il s’engage à bâtir une société qui crée de la sécurité avec la prévention et assure une présence quotidienne des forces de sécurité. Cet engagement atteint les hauts systèmes puisqu’il veut moderniser le fonctionnement des forces de sécurité et de la justice en ouvrant un éventail de réponses pour une sanction proportionnée à chaque acte.
L’objectif du PS est clair : être à cheval face à la droite. Pour que ce sujet ne puisse plus faire partie de son arsenal et contrecarrer ses munitions de 2012.
N’Fanteh Minteh