Du 6 au 10 juillet, une dizaine de Reporters citoyens et de stagiaires de l’atelier Dawa de Bobigny sont à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, pour suivre l’université d’été de la solidarité internationale. Leur mission : rédiger pendant les cinq jours le quotidien de l’événement. Et réaliser un premier montage vidéo qui a été projeté à la séance de clôture, le samedi 10 après-midi. Retrouvez ici quelques-uns de leurs articles, leur vidéo, et téléchargez les différentes éditions du quotidien.
EDITO:La une du 7 juillet 2010
« La solidarité comme sortie de crises »
PAR DAVID ELOY
« Ecologie, social, libertés : la solidarité inter-nationale comme sortie de crises ». En posant ce thème comme ligne directrice de l’Université d’été de la solidarité internationale qui s’ouvre aujourd’hui à Pessac, le CRID a voulu réaffirmer une idée fondamentale : le refus de justifier l’ordre social par la fatalité. « Face à la crise, les organisations de solidarité internationale, leurs partenaires et leurs alliés font la proposition politique de la solidarité internationale : la redistribution des richesses et la promulgation effective des droits, dans un environnement durablement préservé, en tous points du globe », explique Bernard Salamand, président du CRID. Pendant ces quatre jours de rencontres, qui s’inscrivent aussi dans le processus du Forum social mondial, chaque participant va exposer, découvrir, confronter ses idées et ses pratiques de citoyenneté active, qu’elles soient individuelles ou collectives. « Nous souhaitons avant tout que cette manifestation favorise le contact, l’échange et le débat entre organisations et entre personnes », poursuit Bernard Salamand. Avec près d’un millier de participants et une quarantaine de partenaires du Sud et de l’Est attendus, le challenge devrait être aisément relevé.
Alors, pour rendre compte de la richesse des débats et des rencontres, Altermondes s’est associé à Dawa et Reporter Citoyen, deux ateliers de formation à l’écriture journalistique, pour couvrir l’événement. Quatre jours durant, une dizaine de jeunes reporters franciliens vont sillonner les cou- loirs, explorer les méandres de l’Université d’été, écouter les débats, interroger participants et partenaires, recueillir leurs réactions pour produire non seulement un journal quotidien mais aussi un reportage vidéo qui sera projeté lors de la séance de clôture. Rendez-vous donc chaque matin à cette même place pour découvrir ou revivre les mille et une facettes de l’Université d’été. Que le spectacle commence!
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ZOOM:La une du 8 juillet 2010
« Nouvel élan pour la solidarite »
PAR FATOUMATA DIALLO ET N’FANTEH MINTEH
Record battu, avec un amphi plein à craquer ! Ce sont plus de 1000 personnes qui ont assisté à la séance d’ouverture de l’université d’été.« On réfléchit ensemble, on partage ensemble, on construit ensemble », s’est enthousiasmé Bernard Salamand, un président du CRID détendu et d’humeur joviale. Cette année, l’Université d’été veut positionner la solidarité internationale comme sortie de crises. Dans cet élan, elle a réuni plus de 140 partenaires venus des quatre coins du monde. Pour cette dixième année, un cortège d’officiels est venu témoigner de l’importance de cet événement à Bordeaux. Jean-Jacques Benoit, Maire de Pessac ; Anne Gordebart, présidente du RADSI (Réseau aquitain pour le développement et la solidarité internationale) ; Martine Jardiné du Conseil général de Gironde et Marie Bové du Conseil régional d’Aquitaine. « Comment faire participer les citoyens à une autre vision du monde? On attend beaucoup de vous dans la démarche et la manière d’aborder les problèmes»,a annoncé le Maire de Pessac.Tous étaient d’accord pour reconnaître la valeur de la solidarité internationale. Et tous ont rappelé qu’elle ne concerne pas seulement « les bisounours ou les gauchistes attardés ».
Attentifs et silencieux, des retraités, des étudiants, des étrangers assistaient à la séance d’ouverture dans l’amphi fraîchement rénové. Pour tenir le public en alerte, les discours étaient ponctués de sympathiques petites séquences vidéo présentant les modules de formation qui auront lieu tout au long de la semaine. De quoi donner des idées aux militants en vue des prochains rendez vous alter- mondialistes, dont le Forum social mondial de Dakar en février 2011.
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ZOOM:La une du 9 juillet 2010
« Sixième édition »
PAR DARYL JOHN
« C’est une Université que je qualifierais de participative et impliquée », annonce Nathalie Marzano, déléguée générale du CRID. Présents sur le site, 130 organisations, des stands associa- tifs de plus en plus florissants et 45 associations venant des pays du Sud et de l’Est dont le nom- bre à l’avenir ne cesseront de croître tant elles sont grandement impliquées dans les modules et différents ateliers. Lors des précédentes universités d’été, les organisations choisissaient librement le thème de leurs modules et ateliers jusqu’à ce que le CRID s’inspire du modèle du Forum social mondial et du principe de « l’autonomie non complète » qui consiste à poser un cadre dans lequel les organisations sont invités à proposer des sujets. « L’université d’été est marquée par le mouvement altermondialiste, note Agnès Chek qui a organisé l’édition 2008 à Nantes. Je trouve admirable qu’il y ait un renouvellement générationnel et surtout que l’on arrive à susciter un intérêt chez les jeunes. J’ai aussi l’impression que le CRID n’agit plus en tant qu’organisateur mais surtout en facilitateur au profit des organisations qui prennent leur place ». Mais aussi pour le plus grand plaisir des personnes qui viennent à l’université dans le but d’échanger et refaire le monde.
Pour cette 6e édition, l’accent est mis sur les questions écologiques. Dans les thèmes abordés et aussi dans l’organisation. « Même si on a de l’électronique qui consomme beaucoup d’énergies, on a fait des efforts. On veut vivre de façon cohérente avec ce que l’on prône », explique Bernard Salamand, président du CRID. Les sujets abordés, cette année, soulèvent un intérêt particulier à cause de la crise mondiale touchant les pays du Nord comme du Sud. « Le clivage Nord Sud n’a plus sa place » considère Nathalie Marzano. Le but est désormais de construire une solidarité qui vise à réduire les inégalités avec comme perspective d’améliorer les conditions de vie de tous les citoyens, au Nord comme au Sud.
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ZOOM:La une du 10 juillet 2010
« La mémoire noire de Bordeaux »
PAR FATOUMATA DIALLO ET N’FANTEH MINTEH
Quai des Chartrons. Une minuscule plaque, à même le sol, loin du passage piéton, face au port. C’est le combat qu’a mené l’association Diverscités pour que la ville de Bordeaux assume son passé sur l’esclavage et reconnaisse son devoir de mémoire. A l’origine, cette plaque commémorative devait être deux fois plus grande et exposée à la vue de tous. L’idée étant de créer un mémorial pour que ce passé soit apaisé et que l’on puisse en discuter calmement. A l’occasion de l’Université d’été, l’association Diverscités a proposé un circuit qui revisite cette autre facette de l’histoire de Bordeaux.
Ainsi pendant deux heures, nous sommes revenus aux temps de la traite négrière, en parcourant les rues anciennement décor de ce crime. Un peu plus loin, à l’esplanade Quinconces, la famille Gravier, pour répondre à la demande des habitants, avait bâti un zoo humain. Y étaient exposés des noirs qui « jouaient » aux animaux car ils étaient considérés « comme étant une civilisation sauvage plus proche de la nature que de la culture», nous explique le guide. Sur l’autre rive de la Garonne, au loin, on peut apercevoir le square Toussaint Louverture, du nom d’un esclave haïtien affranchi qui s’est révolté contre Napoléon Bonaparte en 1791. Dans une écoute attentive, on apprend que le buste en bronze lui rendant hommage n’a pas été financé par les Bordelais mais par les Haïtiens. Au cours de la visite, le guide nous invite à rechercher des traces sur l’architecture des bâtiments. Stupéfaites, nous voyons bel et bien des portraits de noirs. Dernière étape : le Triangle d’Or, quartier général des armateurs. Au XVIIIe, la population noire s’est accrue rapidement, conséquence directe du commerce des hommes. C’est pourquoi il a fallu les réper- torier dans un premier temps voire même plus tard limiter leur entrée. Aujourd’hui Bordeaux renoue avec son passé, si terrible soit-il ?
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ZOOM : La une du 11 juillet 2010
“Le chemin est tracé“
PAR DAVID ELOY
’Université d’été de la solidarité internationale 2010 touche a sa fin. Pendant quatre jours, près d’un millier de personnes – une fréquentation record – sont venues des quatre coins de France (et du monde) pour se rencontrer, s’informer, se former et débattre. Elles ont réaffirmé avec force qu’en ces temps de crises économique, sociale, écologique… la solidarité est une valeur, un impératif. Surtout elles repartent forte de rencontres, d’enseignements, d’expériences qui nourriront les mobilisations à venir. Car l’aventure ne s’arrête pas là, à Pessac. Et si le mystère plane encore sur la région qui accueillera la prochaine édition, la conférence plénière qui a clos les rencontres a d’ores et déjà tracé le chemin pour les deux prochaines années. Michel Roy du Secours Catholique a ainsi mis l’accent sur le Sommet des Nations Unies qui, en septembre, réunira les chefs d’Etat pour faire le point sur l’avancement dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
La société civile y portera un seul slogan : « Assez de promesses, des actes ! ». Puis, fin novembre, Cancun (Mexique) accueillera une nouvelle conférence sur le changement climatique. L’occasion de rattraper l’échec de Copenhague ? Quoi qu’il en soit, comme l’a rappelé Taoufik Ben Abdallah, d’Enda, l’agenda citoyen sera marqué par le Forum social mondial (FSM) qui prendra ses quartiers à Dakar (Sénégal) en février 2011. Structure organisatrice de l’Université d’été, le CRID est déjà fortement mobilisé en vue du FSM où il prévoit d’emmener une importante délégation d’organisations de la société civile française. Tout comme il ne manquera pas de se mobiliser à l’occasion du G20 de 2011, présidé par la France qui organisera, six mois avant l’élection présidentielle, le grand rendez-vous international sur son territoire. Tout un symbole. De quoi mobiliser les participants de l’Université d’été avant une prochaine édition en 2012.
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Montage réalisé par l’équipe vidéo de Reporter citoyen et projeté à la séance de clôture, le samedi 10 juillet après-midi.
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