La plage d’Hossegor accueillait hier la 9ème étape des championnats du monde de surf féminin. Pour la deuxième année consécutive, le Roxy Pro France, compétition féminine, et le Quicksilver Pro France, version masculine, ont lieu sur le même spot. Une nouveauté pour les filles, habituées à être relayés au second plan. Reportage.
Par Asssa Diarra.
« Les filles peuvent aussi bien surfer que les garçons ! », soutient Aleyna Hadimoglu, 16 ans, l’unique surfeuse professionnelle en Turquie. Lunettes de soleil sur le nez, elle admire la 9è étape du championnat du monde de surf féminin à Hossegor aux côté des 1500 personnes qui ont fait le déplacement. « C’est assez impressionnant… », affirme Cynthia, venue couvrir l’évènement pour Virgin Radio. Les regards ébahis des spectateurs et les applaudissements rythment les prestations des compétitrices du jour. Les silhouettes des surfeuses accompagnent le mouvement des vagues qui finissent leurs courses, laissant un filet de mousse mourir sur le sable chaud. « Waouh vous avez vu ça ? ! », s’exclame surpris un jeune homme à son groupe d’amis. Il faut dire que le surf féminin est un régal pour les yeux ! Une grâce dont elles seules ont le secret. « L’engagement physique des surfeuses est inférieur à celui des surfeurs mais elles compensent très bien avec une qualité technique tout aussi bonne, affirme Baptiste, surfeur très actif dans ce milieu associatif. D’ailleurs John John Florence, grand surfeur hawaïen avait déclaré à propos d’une surfeuse qui avait obtenu un 10, qu’elle aurait eu au moins 8 chez les hommes. Cela prouve leurs qualités. »
Finies les mauvaises conditions de surf pour les compétitrices féminines ! Les surfeuses en veulent plus parce qu’elles le valent bien. Les compétitions masculines ont longtemps été mises en avant au détriment de celles des femmes. Pire encore, les surfeuses « étaient envoyées sur les pires spots avec des vagues très moyennes », déplore Baptiste. Mais un vent de révolte a commencé à se lever il y a deux ans. Agacée de voir ses paires discréditées injustement, l’épouse d’un des directeurs du Quicksilver Pro France a contre-attaqué en proposant cette manifestation sportive commune. La Roxy Pro France – qui regroupe les femmes – a ainsi rejoint la célèbre compétition masculine. De très gros moyens ont alors été employés pour organiser cette compétition à l’image du staff présent, très occupé. « C’est une super chose », continue Baptiste enjoué sous un soleil agréable.
« Je fais cette compétition depuis qu’elle a commencé. C’est un bel évènement qui me fait tout de suite penser aux belles vagues », confie la Française, Lee Ann Curren, surfeuse professionnelle, fille de l’illustre surfeur Tom Curren, multiple champion du monde. « C’est super que ce soit redevenu comme ça », salue-t-elle. Aleyna Hadimoglu, contemple toujours les figures des surfeuses : « Je regarde leur manière de surfer. Elles m’inspirent ». Classée et sponsorisée par des grandes marques internationales, la jeune turque est un grand espoir du surf féminin mondiale. « Représenter mon pays est une fierté, même s’il y a beaucoup de pression du fait que je sois la seule fille. On se focalise plus sur moi et je n’ai pas le droit à l’erreur », souligne la jeune surfeuse. L’évolution des mentalités permet aux nouvelles générations de s’épanouir dans la pratique de leur sport et de bénéficier d’une plus grande visibilité. « Etre là et voir tout ça me conforte dans mon choix : c’est vraiment ce que je veux faire ! », insiste Aleyna. La relève est assurée !
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