Du féminisme radical à la réconciliation, l’égalité des sexes reste une question d’actualité. La créatrice Maris Beauchesne relance le débat et souhaite rallier les hommes à la cause.
« Les hommes ont-ils le droit d’être féministe ? », « Sont-ils utiles à la question ? », s’interroge la créatrice de la marque Ypsilone, Marie Beauchesne, à l’occasion de la conférence Tedx Paris Champs Elysées Women qui portait sur l’égalité des sexes et l’égalité sociale, le 4 novembre dernier.
Devant le public attentif de la salle Pleyel, la jeune femme parle de sa quête de la personnalité et de sa transition d’un féminisme radical, alimentant la presque haine des hommes, à un féminisme qui les invite à rejoindre ce mouvement.
« Lorsqu’un homme me demande si le féminisme est toujours utile je réponds que oui. C’est utile sur le plan des écarts de salaire, des standards de beauté, du harcèlement de rue, car il y a encore tellement de choses à changer. Le féminisme c’est utile pour moi mais c’est aussi utile pour toi ! », argumente la jeune créatrice.
D’après une étude de l’INSEE parue en 2013, les femmes avaient en 2010 un revenu inférieur de 28% à celui des hommes dans le secteur privé. Même si, depuis 1995, les écarts de salaires ont légèrement diminué entre les hommes et les femmes, en particulier lié au fait que les femmes sont plus nombreuses parmi les cadres.
Il faudra attendre 2050 pour que les salaires des femmes à temps complet soit l’équivalent de ceux des hommes selon le Centre d’observation de la société.
Concernant le harcèlement de rue en France, le Haut Conseil de l’égalité entre les femmes et les hommes fait un constat sans appel : 100% des femmes utilisatrices de transports en commun auraient été victimes de harcèlement sexiste ou d’une agression sexuelle.
Mais alors comment les hommes peuvent-ils se retrouver dans le féminisme ?
« Si les femmes sont toujours amenées au stéréotype de douceur, l’homme sera cantonné à ce devoir de virilité, si les femmes sont automatiquement les victimes, l’homme sera automatiquement l’agresseur, le coupable. Si on continue à définir tout le temps les femmes en opposition aux hommes et bien, on ne s’en sort plus… », analyse Marie Beauchesne.
Alors pour répondre aux questions posées au début de son discours, la jeune femme répond indéniablement oui ! « Les hommes ont le droit d’être féministe, cela devient presque une nécessité, et oui, les hommes ont une place utile, car sans eux le féminisme n’existerait même pas. »