En Algérie, le 18 février est la “Journée nationale du Chahid”. Une journée liée à la guerre de libération, qui invite à commémorer les “martyrs” tombés pour l’indépendance du pays. A Alger un monument est même dédié à la mémoire des martyrs. Sous ses pieds un musée raconte l’histoire des combats.
Depuis 1989, la journée du 18 février est la journée nationale du “martyr”. Un moment de commémoration à la mémoire des “ martyrs” et de leurs sacrifices pour la reconquête du territoire algérien.
Mémorial du martyr
Pour cette date anniversaire une visite du Mémorial du martyr tombe à pic. Situé sur les hauteurs d’Alger il ne faut pas avoir le vertige, ni peur de braver le vent pour s’y rendre. C’est dans la commune de Madania, entouré par le Bois des arcades, que le monument est dressé, ce qui le rend visible de tout Alger. Il était même imprimé sur le recto des billets de 200 dinard, lorsque ceux-ci étaient encore en circulation.
D’une hauteur de 92 mètres, il est composé de trois feuilles de palmiers qui se rejoignent et qui symbolisent trois périodes bien distinctes de l’histoire d’Algérie : l’occupation, la colonisation et la résistance.
Au pied des trois palmes se dressent trois statues en bronze de soldats montant la garde, sculptées par l’artiste polonais Marian Konieczny, représentant une étape de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et un hommage aux combattants de la révolte : un moudjahid de l’Armée de Libération Nationale de l’intérieur (ALN), un soldat de l’ALN des frontières et un soldat de l’Armée Nationale Populaire (ANP).
Le musée
Sous le monument se trouve un parvis avec une flamme éternelle, et en dessous de ce parvis une crypte, un amphithéâtre et le musée national du Moujahid. Dans ce musée se trouvent des oeuvres et des armes, des documents, des objets ayant appartenus aux moudjahidines algériens ayant combattu contre la colonisation française de 1830 à 1962.
C’est le président Houari Boumédiène qui est à l’origine de ce projet. Cependant ce n’est qu’au mandat de son successeur, Chadli Bendjedid, que l’édifice a été construit.
Confié à une entreprise canadienne, d’après une maquette conçue à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger, sous la direction du peintre algérien Bachir Yellès, le bâtiment aura nécessité neuf mois de travaux et aura été inauguré en 1982.
Ouvert en 1984, le musé récupère, conserve et recueille tous objets, documents et témoignages avec pour but de rapporter au mieux la lutte contre la colonisation. On y trouve pêle-mêle des armes, des objets de guerre, des documents d’archives, des photos, des rapports d’événements, le plus souvent accompagnées d’étiquettes explicatives en arabe, ainsi qu’en français.
Si dans le musée une place importante est faite aux héros de la résistance, on note qu’aucune femme n’est mise en avant. Aucune mention de Lalla Fatma N’Soumer, surnommer la Jeanne d’Arc du Djurdjura ou encore de Hassiba Ben Bouali, militante et résistante ayant participée à la bataille d’Alger au côté d’Ali La pointe.