Comme le monde peut paraître petit. Parmi les centaines de stands disposés au FSM, l’un d’eux vient tout droit de Créteil. C’est l’association Miss Oumy à Cœur Ouvert qui représente les couleurs cristoliennes. N’Fanteh a rencontré sa présidente.
« Etre présents à ce Forum social mondial est une évidence pour nous », confie Oumy, présidente de l’association. Miss Oumy à Cœur Ouvert a pour objet de lutter contre la précarité en engageant des salariés, des demandeurs d’emplois ou des personnes en contrat de professionnalisation.
Sa venue au forum ne s’est pas faite les mains vides. L’association a deux projets phares internationaux, qui sont un tremplin aussi bien au Sénégal que dans le Val-de-Marne. Tout d’abord, elle propose, à partir d’une zone test à Sokone (sud du Sénégal), de mettre en place un système de kit agricole. C’est le concept « Une famille, un potager ! », s’exclame Oumy, enthousiaste. Une famille française parraine une famille sénégalaise en lui achetant un kit d’agriculture d’une valeur de 490 euros. En échange, le ménage français dispose d’une exonération fiscale de 66 % du montant. « L’Africain, par sa coutume et son éducation, vit en communauté et nous avons constaté qu’un sac de riz de 100 kg n’arrive point à la fin du mois. A la fin de ce sac, on ne peut que retourner tendre la main une nouvelle fois », explique la présidente. Le but étant de fournir une autonomie pérenne à ces familles sénégalaises. Car dans des régions comme Sokone, seul un repas est dispensé par jour. « Dès qu’ils arrivent à entretenir leur potager et à se nourrir seuls, notre structure se retire petit à petit » ajoute Oumy.
Le second projet, davantage ciblé vers les jeunes, repose sur la construction d’une cantine scolaire à Sokone. Cette idée est naît d’un constat alarmant : « Le lycée se situe à 9 kms des villages des enfants, ils partent tôt et rentrent très tard, et au lieu d’aller manger à midi, ils attendent à l’ombre d’un manguier que la pause déjeuner passe, c’est inadmissible ! », raconte Oumy. Pour palier ce manque, l’association va mobiliser dix jeunes du lycée à Sokone ainsi que vingt jeunes du Val-de-Marne en difficulté. D’une durée de six mois, la construction de la cantine exigera la motivation des jeunes et une formation préalable. « L’électrochoc se fera des deux côtés : que l’on soit en Afrique ou en Europe, la vie peut être dure ». Le projet est adopté sur le plan administratif, et l’aspect financier reste à consolider. Mais la présidente de Miss Oumy à Cœur Ouvert est optimiste : « Notre engagement, c’est le brassage des peuples, c’est les jeunes. Ils sont notre avenir, donc on doit prendre en main notre héritage ! »
N’Fanteh Minteh