Surnommée « la route de la mort », depuis plus de trente ans la Route Centre Europe Atlantique (RCEA) fait 1 blessé tout les 15 jours et 1 mort par mois. Des travaux de réaménagements et de sécurisation doivent être réalisés à l’horizon 2017 : mais qui paiera la facture ?
Interview avec Frédéric Cuvillier, ministre des Transports
Propos recueillis par Samir Benguennouna
Pourquoi la Route Centre Europe Atlantique (RCEA), sera-t-elle gratuite en Saône-et-Loire et payante dans l’Allier ?
L’itinéraire est complet mais les réponses que l’on peut donner à l’aménagement ne sont pas les mêmes d’un département à l’autre pour des raisons liées à la spécificité même de l’itinéraire. C’est-à-dire qu’en Saône-et-Loire vous n’avez pas d’itinéraire alternatif qui existe – notamment au nord- or il est illégal dans ce cas de mettre un péage. N’importe quel citoyen aurait donc pu s’opposer contre une décision de mise à péage d’une portion de route, si vous n’avez pas dans le même temps la possibilité d’avoir un itinéraire alternatif gratuit. C’est un principe de libre circulation.
Ce qui n’est pas le cas de la situation du département de l’Allier, qui connait des itinéraires de contournement. C’est pourquoi une partie du tronçon en Allier sera mis sous concession. Donc à situation différente, réponse différente. Il était important pour les élus des deux départements de trouver des réponses techniques, juridiques et financières qui amènent à une solution pour l’aménagement, la modernisation et enfin la sécurisation de la RCEA.
Cela fait plus de trente ans que le problème existe, pensez-vous que cette fois est la bonne ?
Oui, mais cela ne fait qu’un an que j’exerce cette fonction. Les choses sont fixées avec un calendrier. L’engagement que j’ai pris lorsque j’avais reçu, il y a quelques mois au ministère, les représentants des départements concernés, et particulièrement le Président du Conseil Général de l’Allier, était de venir avec une solution. Ce sera une solution de compromis, d’équilibre et de respect de chaque territoire. Ce que je peux dire c’est qu’à partir d’aujourd’hui et jusqu’en 2017, nous allons réaliser l’enquête d’utilité publique et c’est la procédure indispensable pour pouvoir démarrer les travaux. Dès que nous aurons le résultat de cette enquête, nous pourrons alors mettre en concession et avoir des péages ouverts pour le transit sans pénaliser les habitants de l’Allier. L’équilibre subtil auquel nous sommes parvenus est que seuls les véhicules en transit paieront pour traverser le département contrairement à ceux qui connaissent le département emprunteront les itinéraires alternatifs gratuits. Nous avons là une subtilité de réponse exemplaire et en 2020 la RCEA, dans l’Allier, sera réalisée.