Adrénaline et frisson garantis lors de la visite de l’exposition «Crime et châtiment» au musée d’Orsay. Une présentation d’œuvres magnifiquement effroyables.

Présentée au Musée d’Orsay, l’exposition «Crime et châtiment» (titre emprunté à l’écrivain russe Dostoïevski) permet avant tout une réflexion intéressante sur la peine de mort, supprimée en France en 1981 mais malheureusement encore trop présente dans notre monde. Et aussi sur la nature humaine que l’on peut appeler, après avoir vu ces œuvres et archives, de la «barbarie animale». Les hommes étaient et sont encore capables d’une telle cruauté que de s’en apercevoir si profondément durant le parcours fait froid dans le dos.

Les crimes étaient monnaie courante et, plus ils étaient féroces, plus la presse avait l’air de s’en régaler. Une salle de l’exposition s’attarde sur les journaux de l’époque. Ils débordaient de faits divers sanglants racontés en images. A croire que la population se délectait de ce genre d’histoire vu le cœur que les journalistes mettaient à l’ouvrage! Les images hautes en couleur et l’expression des personnages donnaient l’impression d’y être.

Autre chose troublante, le rapport entre le crime et la science. De nombreuses théories, plus abjectes les unes que les autres, ont vu le jour à propos des crimes dit «d’une féroce cruauté». Le plus triste dans ces recherches, c’est que finalement, le scientifique devient plus assassin que le meurtrier.

Cette justice pressée, qui expédie les accusés en enfer, est bien plus atroce que le crime en lui-même, et fait finalement plus de victimes. Ce sont les acteurs des jugements et des condamnations à mort qui sont les plus complices de ces bains de sang public. Mais on est agréablement surpris par le nombre d’écrivains, peintres et autres artistes qui ont défendu et argumenté, le plus souvent grâce à leur art, l’abolition de la peine de mort. Et non, Victor Hugo n’était pas seul!

Précisons tout de même que le jeune public peut être perturbé à la vue de l’exposition. Ce dont témoigne une petite fille interrogeant sa mère: «Maman, c’est vraiment vrai toutes ces images, toutes ces têtes?» Et la réponse qui s’en suit: « Oui, Oui». On en sort tellement perturbé qu’il est fortement déconseillé d’y emmener une personne que l’on sait fragile psychologiquement. A vos risques et périls car le long de ces couloirs, arborant des œuvres sanglantes et déroutantes, certains pourraient en sortir avec des idées plutôt assassines!

«Crime et châtiment», exposition au Musée d’Orsay (62, rue de Lille
75007 Paris). Jusqu’au 27 juin 2010.  De 9h30 à 18h, les mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche. De 9h30 à 21h45 le jeudi (fermé les lundi et le 1er mai). Prix: 9,50 €, 1,50€ pour les moins de 26 ans, gratuit pour les chômeurs et handicapés.

Des prix qui permettent d’acquérir les accessoires auquel on ne pense pas souvent, tel le guide audio des œuvres (5€) qui rend la visite encore plus plaisante.

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