Jeune Reporter citoyenne de Boulogne-Billancourt, Ayann Koudou est au Brésil depuis un mois. Le 7 septembre 2010, pendant que les Français manifestaient leur inquiétude pour leurs vieux jours, les Bahianais fêtaient, de l’autre côté de l’Atlantique, le 188e anniversaire de l’indépendance du Brésil. Et avec le sourire, s’il vous plaît…

Cette année dans l’Etat de Bahia, il y eut quatre jours de week-end, parfois cinq pour les plus chanceux. Les « pousadas », hôtels d’Amérique Latine, se remplissent jusqu’à déborder, les citadins fuient les villes pour les petits villages côtiers plus tranquilles, des embouteillages se forment et, bien sûr, les tarifs augmentent. Tout le monde se prépare, la fête promet d’être à l’image du pays.

A Salvador de Bahia, l’événement qui marque la fête nationale est le défilé militaire et civique. Il s’est déroulé cette année le mardi 7 septembre, jour traditionnel de fête à Salvador. Car c’est le mardi qu’a lieu « a lavagem do Bom Fim », une fête populaire où un cortège bahianais se dirige dès le matin vers l’église do Bom Fim afin d’en laver les escaliers et l’espace qui l’entoure.

Le défilé 2010 rend hommage aux femmes qui, depuis vingt ans, peuvent entrer dans la police militaire bahianaise. Un hommage qu’elles ne manquent pas de souligner par leur sourire flamboyant et leur fierté affichée lorsqu’elles sont en tête de cortège, ou qu’elles conduisent des machines de guerres et autres énormes 4 x 4, habituellement réservées aux hommes.

Ici, le défilé commence par une revue des troupes du gouverneur, du commandant et du général. Puis les cortèges se mettent en route et entament la traversée d’une partie de la ville, sous un soleil qui s’impose tôt dès le matin. Aucune barrière n’est installée, les militaires s’occupent de ranger la foule.

Les Bahianais sont au rendez-vous, beaucoup vêtus en jaune ou en vert. La grande majorité se déplacent en famille, les plus petits sur les épaules des grands. Et les rares personnes seules essaient de trouver une compagnie sur place pour partager ce moment. Les vendeurs ambulants sont plus nombreux qu’à l’accoutumée : boissons fraîches, glaces, viandes grillées, pop corn, ballons, cacahuètes, sandales… on ne peut manquer de rien !

Joie et fierté envahissent les rues, touchant spectateurs comme militaires. Rarement on a pu voir des soldats aussi souriants, qui serrent des mains sans aucune lassitude, se laissent prendre en photo et font signe aux milliers de personnes venues les saluer. Car à Salvador de Bahia, on court pour ne pas rater leur passage : qu’ils soient à cheval ou en voiture, hommes ou femmes, on acclame les militaires, on les respecte, on les remercie, on les montre en exemple. Durant toute la durée du défilé, on ne peut manquer de remarquer à quel point le patriotisme brésilien est puissant. Les quelques Français présents dans la foule ne peuvent qu’être frappés par la différence avec la fête du 14 juillet !

Autre surprise : au milieu des vétérans, de la police militaire, de la garde municipale, des sauveteurs en mer ou des pompiers, on trouve aussi les acteurs de la vie civique, ainsi que les écoles choisies pour la qualité de leur fanfare. Les salariés de Limpurb, entreprise qui s’occupe de la propreté urbaine, défilent en chansons et figurent parmi les plus applaudis à leur passage.

Les fanfares clôturent la marche. Elles laissent derrière elles une atmosphère allègre qui s’exprimera jusqu’au soir à travers les concerts de samba et les batucadas. Jusqu’à ce que la pluie ne s’abatte jalousement sur les danseurs, égayés par les caïpirinhas et autres boissons alcoolisées.

Ayann Koudou, photos Rubén Javier Mur Trorrentó.


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