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Auteur avec Stéphane Hessel, d’Engagez-vous !, Gilles Vanderpooten est à la tête de l’ONG Reporters d’Espoirs, une association qui met en valeur des initiatives positives pour sortir de la crise. Portait d’un jeune homme dynamique et visionnaire.

Par Jean-Yves Bourgain

Sans crier gare, il bouscule le monde du journalisme. Accueillant et courtois, Gilles Vanderpooten dirige depuis quelques temps Reporters d’espoirs, ONG créée en 2003 et désormais installée à deux pas du Trocadéro, au palais d’Iéna à Paris. Le credo de cette association ? Parler des solutions autant que des problèmes, pour « sortir du climat anxiogène actuel » et faire connaître au grand public les moyens concrets déjà utilisés par des milliers de personnes pour faire face à la crise économique, sociale et environnementale.

Selon Gilles Vanderpooten, fidèle disciple de Stéphane Hessel, l’indignation, le coup de gueule, doit être nécessairement suivi de l’engagement, c’est-à-dire « la recherche de moyens concrets pour résoudre ce qui ne va pas. C’est le contraire du repli sur soi et de la morosité ». L’espoir, qui le pousse à poursuivre cette quête, il le trouve dans « la myriade d’initiatives qui existent sur le terrain, tous ces citoyens qui se prennent en main sans attendre que le pouvoir politique ou les grosses entreprises initient le changement. »

Et ces initiatives, il estime qu’on n’en parle pas assez. Étonné que l’on s’intéresse à son parcours, Gilles Vanderpooten est plutôt habitué à donner la parole aux autres. À 27 ans, il a déjà publié quatre ouvrages collectifs aux titres évocateurs. Après un Tour de France du développement durable, réalisé avec deux amis rencontrés à AUDENCIA, la fameuse école de commerce de Nantes où il a découvert le monde associatif, il a conduit trois livres d’entretiens : Engagez-vous !, avec le regretté Stéphane Hessel, Ce que je n’accepte pas avec Danielle Mitterrand et Impression d’ailleurs avec le designer Philippe Starck.

Fils d’agriculteurs bio d’Ariège, néo-ruraux, profs et entrepreneurs, il était allé apprendre le marketing à la ville après avoir créé sa première micro entreprise à 15 ans – un site web dédié aux scooteurs. Mais après quelques stages dans des grands groupes dont il retient « la pression, le stress permanent », il a décidé d’« aller voir comment on peut faire changer les comportements de ces entreprises » dans un cabinet de conseil en développement durable. Puis il a décroché son premier emploi au Crédit mutuel, où il a découvert le monde de l’économie sociale et solidaire. Passionné par l’écriture, il a enfin postulé à Reporters d’espoirs, qui cherchait alors des jeunes. Sans aucune formation au journalisme, il convainc l’ONG qu’il leur faut un profil qui sait à la fois écrire et chercher des financements, qui connaît le monde de l’entreprise classique mais aussi celui de l’économie alternative.

Depuis, il médiatise des actions sélectionnées pour leur impact en terme de créations d’emplois, de tonnes de CO2 économisées ou de liens sociaux tissés. L’impact de sa propre action quotidienne, il le mesure à l’intérêt que porte le public à ce genre d’initiatives. Son rêve, c’est d’ailleurs que l’angle « solutions » devienne un automatisme pour les journalistes.

Gilles Vanderpooten puise ses principes dans le pragmatisme. « Nous avons tous un compte en banque, nous consommons tous chez des grands groupes dont nous critiquons ensuite l’action… Nous sommes tous en partie responsables des problèmes donc nous devons tous chercher les solutions. » Il aime la musique pop rock, le cyclisme, mais surtout aller découvrir les solutions, d’où qu’elles viennent, qu’elles soient collectives ou individuelles, sans regarder l’appartenance politique ou confessionnelle des acteurs qui les inventent. Cette passion, il la communique à qui veut l’entendre. Calme et confiant, Gilles Vanderpooten reste fidèle à sa mission : être reporter d’espoirs.

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