Pluie et vent n’y ont rien fait ! Ce mardi 9 novembre, sur la place de la Concorde à Paris, aux abords de l’ambassade des Etats-Unis, une centaine de personnes étaient venues apporter leur soutien à Mumia Abu-Jamal, journaliste noir-américain condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier blanc qu’il a toujours nié. Fatoumata (Stains) était sur place.
Le tragique destin de Mumia Abu-Jamal prendrait-il un nouveau tournant ? C’est ce qu’espèrent les représentants des diverses associations présentes ce jour-là, qui, tour à tour ont pris la parole. Messages de soutien ou de dénonciation, tous attendent beaucoup du réexamen de son cas par la Cour d’appel fédérale de Philadelphie, qui s’est réunie ce même jour mais rendra sa décision dans quelques mois seulement.
Un rassemblement exceptionnel, organisé par le Collectif unitaire national « Ensemble, sauvons Mumia », qui regroupe une centaine d’organisations et de collectivités territoriales françaises. Affiches et banderoles ne désemplissaient pas : entre celles du Parti communiste français, on pouvait lire « Stop à la busherie ! » ou encore « Libérez Mumia ! », traduit en diverses langues.
Si la majorité de la foule soutenait un « Libérez Mumia, la voix des sans-voix », certains distribuaient des tracts pendant que d’autres s’affairaient à sensibiliser les automobilistes en brandissant fièrement la une des journaux consacrés à Mumia, espérant ainsi éveiller leur curiosité.
Le tragique destin de Mumia Abu-Jamal, qui allait le mener prématurément sous quatre planches, s’orienterait peut-être vers quatre murs. Lesquels le maintiendraient enfermé, certes, mais en vie ! Vingt-neuf ans après, in God we trust*.
Fatoumata Diallo
* « In God we trust » (« En Dieu, nous avons foi ») : telle est la seconde devise des Etats-Unis, qui figure sur les billets de banque mais pas dans la Constitution (où figure seulement la première, « E Pluribus Unum », qui signifie « De plusieurs un »). Bien que beaucoup accusent la justice américaine dans cette affaire, tous espèrent encore pouvoir croire en cette devise avec son réexamen.