La mort rendrait-elle tout individu sympathique ? Récemment, Georges Frêche est décédé, et on entend bien plus de choses sympathiques sur cet homme qu’avant. La mort est une étape que tout le monde vit, mais on n’en parle que lorsqu’une célébrité meurt. Ces hommes – ou ces femmes – ont marqué l’histoire par des déclarations, des actes ou un talent particulier, mais doit-on les célébrer autant ? Les gens sont touchés, mais la vie reprend son cours. Tandis que lorsqu’une personne proche part, reprendre sa vie devient difficile.
Rendre hommage à un homme quel qu’il soit me paraît normal, mais il ne faut pas oublier ses actes et ses propos, qu’ils soient bons ou mauvais. Or, après le décès de Georges Frêche, on a retracé le parcours d’un homme qui a « su réveiller cette ville pour en faire une très grande capitale, non seulement régionale, mais nationale et internationale », comme le déclarait Hélène Mandroux, actuelle maire de Montpellier, sur France Info. Mais pas le parcours de celui qui a pu choquer par certains de ses propos. En général, la critique reste élogieuse, et même les propos injurieux semblent devenir acceptables.
Les morts ne sont pas tous des types bien. Mais à quoi bon les blâmer ? Ce qu’on retiendra d’eux, ce sont plus leurs dérapages que leur abnégation.
Cynthia Ouamara