EURO 2016. Avec le risque des attentats et des débordements, la sécurité s’est immiscée dans les parties de l’Euro 2016. Reportage au Stade de France, à l’occasion du match qui a opposé l’Allemagne à la Pologne.
Par Shanon CLOTILDE
Jeudi 16 juin ce n’était pas deux, mais trois équipes qui s’affrontaient lors du match Allemagne-Pologne. À la sortie de la gare du RER B à Saint-Denis, devant le Stade de France on pouvait distinguer trois couleurs prédominantes : le rouge des Polonais, le jaune des Allemands, et le bleu foncé des policiers.
En effet, dès les sorties des gares RER, des équipes de CRS et des policiers des commissariats limitrophes, La Courneuve, Aubervilliers, et Stains ont été posté afin d’éviter tout risques terroristes ou de débordements des supporters. Selon un policier âgé de 30 ans, il y aurait aux alentours du stade de France près de 1000 fonctionnaires de polices. « Dans un premier temps on fait de la sécurisation, et si toutefois ça devait déborder on est en mesure d’agir très rapidement. Ensuite on sera très vigilant à la sortie du match, d’autant que les supporters auront déjà bien bu», explique l’officier de police.
Pour cette compétition de l’UEFA, le président de la République avait annoncé une « sécurité maximale » dans les stades et aux alentours. Mais force est de constater que cela n’a pas totalement été le cas. À Marseille le 11 juin dernier, des affrontements très graves avaient déjà éclaté entre 500 hooligans russes et anglais à l’issue du match disputé entre les deux équipes. 35 personnes ont été blessées, dont 4 grièvement. Des images terribles de supporters en train de se jeter des chaises avaient d’ailleurs choqué la France. Ainsi les dispositifs de sécurité ont été renforcés avec 1000 policiers et 1000 agents de sécurité mobilisés.
Bien avant d’arriver au stade de France, les supporters ont déjà bu beaucoup de bière, là où les bars sont autorisés à vendre de l’alcool, puisqu’aux alentours du stade la vente est totalement prohibée. Les forces de l’ordre restent donc vigilants. Un officier avoue que « depuis le matin du match il n’y a eu aucun débordement, même si l’ambiance est très festive et que les supporters boivent, chantent et s’amuse beaucoup. »
Les policiers ont pour but de repérer les supporters qui seront fortement alcoolisés, et qui se feront remarqués notamment par leur geste ou leur attitude. D’ailleurs, s’ils devaient intervenir, le gouvernement a facilité toute la procédure judiciaire qui était mise en place habituellement. Le fonctionnaire a déjà un PV tout prêt et simplifié, avec juste des cases à cocher.
En plus des policiers, des agents de sécurité privée chargés de fouilles reconnaissables grâce à leur gilet orange ont pour but de vérifier toutes les personnes entrant dans les zones du stade. Ainsi, un supporter doit se faire contrôler cinq fois avant de pouvoir accéder au stade. « On a pour consigne de vérifier les sacs et de jeter les bouteilles d’eau ou de jus. Les parapluies, avec un bout pointu ne sont pas acceptés tout comme ce qui nous semble dangereux », explique Julien 26 ans.
Avec toutes ces forces mobilisés, les supporters semblent se sentir en sécurité et ne ne pas craindre spécialement les débordements. « Moi je n’ai pas peur, au contraire je suis là pour faire la fête, pas pour les problèmes », confie Mikaël, supporter Polonais. Un Franco-Allemand constate qu’ « il y a beaucoup de policiers et j’espère qu’ils seront à la hauteur. Particulièrement ici lors de ce match France-Allemagne car qu’il y a eu une attaque terroriste le 13 novembre dernier à Paris ».
D’autres, jouent eux aussi un rôle essentiel pour le bon maintien de l’ordre dans le stade, ce sont les intervenants de sécurité. « Nous sommes le service d’intervention et on est mobilisé au niveau des étages en cas de conflit ou de malaise, on peut aussi renforcer le groupe de palpation qui se trouve à l’extérieur du stade. On est composé de plusieurs groupes mobiles ou statiques de cinq intervenants. On agit vraiment sur tout le stade c’est pourquoi on est en basket, on est les « gros bras » de la sécurité en quelques sortes», raconte Karim, 29 ans.
Et pour assurer le bien être des supporters, une centaine de secouristes sont prêts à intervenir en cas de malaise ou de problème de santé durant le match. Frédéric 52 ans, fait parti de la brigades de secouristes qui située juste à l’entrée du stade : « Dès qu’on nous appelle, on court pour aider les personnes en détresse. Et pour cela nous disposons de brancards flexibles, de chaises, et tout le matériel de réanimation. Nous concernant, nous n’avons pas dû faire face à aucune crise particulière ce soir ».
Ainsi, même si le match s’est soldé par match nul 0-0, les agents auront quant à eux accompli leur mission.