Dans l’agitation du FSM, certains sont habitués, d’autres découvrent. Participer au forum, c’est l’occasion de discuter, débattre, échanger, mais aussi réfléchir à une autre vision du monde. Créée par des membres de la diaspora soninké, l’association Guidimarha Danka, dont le but est de participer au développement économique, social et culturel de la zone du Guidimarha, située dans le cercle de Kayes au Mali, était à Dakar et a expliqué à Fatoumata comment elle tire de cette expérience un bilan positif.
« C’est la première fois que je participe au FSM », déclare Harouna, membre de Guidimarha Danka. Pour lui, les débuts furent plus que chaotiques : à l’arrivée à Dakar, quelques bagages manquent à l’appel et d’autres ont été décadenassés. Difficile de ne pas être déçu, surtout quand il découvre, quelques minutes plus tard, que l’association a mal géré leur arrivée et que sa délégation et lui n’ont finalement aucun hébergement ! « Heureusement que Mohamed-Ali a de la famille à Dakar ! », raconte-il encore touché. C’est ce membre de l’association qui leur a évité des nuits à la belle étoile alors qu’ils pensaient que, sur place, tout avait été réglé…
Le problème d’hébergement étant résolu, il s’agissait à présent de réunir le maximum de participants à l’atelier que l’association animerait le 7 février. Très bien, mais comment ? Après avoir enfin réussi à repérer la salle dans laquelle se tiendrait l’atelier, intitulé « Eau, assainissement, santé, formation et désenclavement », l’idée a germé d’aller à la rencontre des personnes présentes pour les convier, qu’il s’agisse de simples participants ou de personnalités politiques (par exemple Ali Soumaré, conseiller régional d’île-de-France). Mais aussi « d’assister aux autres ateliers en n’omettant pas de parler du nôtre », se souvient Harouna.
Seulement, « la désorganisation au début du forum a rendu difficile cette seconde tâche », confie-t-il. En effet, si les ateliers intéressants ne manquaient pas, trouver le lieu où ils se tenaient n’était pas chose facile.
Tant bien que mal, les membres de Guidimarha Danka ont réussi leur mission, en réunissant près de 200 participants à leur atelier. Ils ont constaté « des interventions très intéressantes et des idées qui donnent de l’espoir ». Aussi, ils se sont vus proposer un échange dans le cadre de la coopération sud/sud, dans les domaines de la santé, de l’assainissement et surtout de la formation, avec la ville marocaine de Meknès, dont le maire était présent à leurs atelier.
De ce forum, les membres de l’association, après un début difficile, tirent un bilan très positif. Fiers de leur atelier, des rencontres faites durant le forum et surtout de « ce qu’ils ont appris », ils travaillent sur leurs futurs échanges et sont déjà impatients du prochain FSM… en espérant tout de même éviter les déboires de l’arrivée !
Une chose est sûre : le FSM leur a permis d’avancer et ils ne comptent reculer devant rien.
Fatoumata Diallo