A Grigny, l’association Rév’Elle Toi veut lutter contre la discrimination au féminin. A l’occasion de la soirée de lancement de l’association le 14 septembre dernier au centre Nelson Mandela à Grigny, nous avons rencontré Sahra, 27 ans, membre de l’association.
Propos recueillis par Mélissa BURKLER
Comment l’association Rév’Elle Toi est-elle née ?
Le projet est né suite à des discussions entre copines. Nous nous sommes rendues compte qu’il y avait un réel souci en ce qui concerne la place des filles issues des quartiers populaires dans la société. On s’est aperçues que nous sommes issues d’origines différentes, nous avons eu des parcours scolaires variés, mais nous sommes confrontées à des problèmes communs. Par exemple, que nous soyons diplômées ou pas, on a du mal à trouver du travail. Quand on en trouve, ce n’est pas en adéquation avec notre formation. A partir de là, on s’est dit qu’il y avait des choses à faire pour améliorer la situation. Nous avons alors décidé de créer l’association.
Quels sont les objectifs ?
Notre objectif est de valoriser la place des jeunes filles dans les quartiers et de permettre à celles qui sont en difficulté de se retrouver. Dans un premier temps, nous allons multiplier les actions pour nous faire connaître. Pour le moment, l’association compte une trentaine de membres. Il faut mobiliser un maximum de personnes pour faire grandir l’association et son impact. On veut que les jeunes sachent que l’association Rév’Elle Toi existe et que les membres sont là pour eux.
Quels types d’actions l’association compte-elle mener pour aider les jeunes ?
Tout ce que nous pourrons faire, nous le ferons. Au sein de l’association, nous avons des membres avec des compétences diverses. Par exemple, certains travaillent dans les ressources humaines et peuvent aider les jeunes à faire des CV ou encore préparer un entretien d’embauche. Nous voulons mettre à profit nos compétences pour répondre au mieux aux attentes des jeunes filles. Nous avons également pour projet de mettre en place un chantier humanitaire lors d’un voyage au Sénégal. Il y a là-bas une école exclusivement féminine qui a des difficultés à se développer. Nous aimerions les aider aussi bien au niveau financier, si nous en avons les moyens, qu’au niveau humain. Le but est de valoriser les actions solidaires.
L’association rencontre-elle des difficultés à mettre en place ses projets ?
Rév’Elle Toi a été créée en novembre 2012. C’est une association toute jeune avec très peu de moyens. C’est assez difficile de se faire connaître et d’avancer seul. C’est pour cela que nous sommes sans cesse à la recherche de partenariats. On espère rencontrer des personnes qui seront sensibles à ce que nous faisons et qui pourront nous aider. Toute aide est la bienvenue.
Les jeunes filles sont-elles réceptives au projet associatif de Rév’Elle Toi ?
Nous avons réussi à établir rapidement une relation de confiance avec les jeunes filles. J’ai moi même été surprise de les voir aussi investies dès le début. Certaines sont âgées de 15 à 18 ans et sont très impliquées dans les actions que nous menons. On sent leur motivation et l’envie de faire évoluer les choses et de nous aider. Le fait qu’elles étaient présentes ce soir en est la preuve.
Pensez-vous faire un travail auprès des familles et des jeunes garçons ?
Dans un premier temps, nous essayons en priorité d’être un soutien pour des jeunes filles. Elles sont trop souvent mises en arrière-plan de la vie de la cité. Dans le futur, nous avons pour objectif de faire évoluer les mentalités en ce qui concerne la place de ces dernières dans la société. Mais s’il y a des jeunes, filles ou garçons, qui se trouvent en difficulté, nous sommes là. On ne refusera personne.