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Les révolutions arabes ont montré la volonté des jeunes méditerranéens à prendre en main leur destin. A Tunis, des jeunes des cinq continents prennent la parole pour témoigner des difficultés qu’ils rencontrent et pour esquisser des solutions.

Par Karima Taïbi

«En Afrique, on manque de lieux de rencontre, d’interaction entre les jeunes et de travail en commun, et en plus on accorde peu de crédibilité à nos opinons », déplore Carla, une jeune africaine, à l’occasion d’un atelier du FSM consacré aux problèmes des jeunes dans le monde. Organisé par l’association de solidarité internationale Oxfam, l’atelier « Espaces jeunes, votre espace » a ainsi donné la parole à une cinquantaine de jeunes d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Europe pour s’exprimer librement. Ces derniers ont partagé, continent après continent, les difficultés qu’ils rencontrent.

Comme Clara, les jeunes africains regrettent que leur sort ne soit pas une priorité dans leur pays. Ce désintérêt conduit à « un manque de confiance en soi et de détermination, insiste Clara. Nous souhaitons voir des jeunes plus solidaires et plus investis ». Pour répondre à ce défi, elle affirme : « Nous avons besoin d’aide financière mais aussi que les politiques apportent une certaine légitimité à nos actions ». Aujourd’hui, le manque de visibilité et de considération se traduit surtout par une forme de débrouille qui peut devenir dangereuse pour certains d’entre eux.

Côté Amérique Latine, on relève le même problème avec les dirigeants : « Les jeunes ne sont pas impliqués au sein des instances politiques et les dirigeants sont trop âgés pour prendre des décisions », s’agace un militant. Pour les participants, les lois qui concernent les jeunes paraissent souvent en décalage avec la réalité. En cause : le manque de communication entre les décisionnaires et cette jeunesse trop souvent stigmatisée. On insiste aussi sur l’éducation. « Elle doit être obligatoire et gratuite afin de pallier à la situation financière des jeunes »,  soutient une autre personne.

Si les problèmes semblent récurrents à de nombreux pays (éducation, chômage, précarité…), l’assemblée est consciente que certaines situations sont plus spécifiques à un pays.  Un jeune français insiste vivement quant à lui sur la question du travail : « Je pense que les jeunes doivent avoir un travail de qualité et une rémunération correcte pour qu’ils puissent s’engager dans des actions citoyennes ! » Pour lui, il n’est pas facile de s’engager pour une cause lorsqu’on doit cumuler plusieurs petits boulots.

Toutes ces données et ces témoignages montrent que les problèmes des jeunes du monde entier sont similaires et que la solution est de les écouter, de les entendre et de prendre en considération leur demande. Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, rappelait déjà en 2012 le rôle important des jeunes dans son message pour le lancement de l’Année internationale de la Jeunesse aux Nations Unies : « Notre but est de tirer parti du potentiel que constitue la jeunesse en tant que partenaire du développement et de la paix […] Il faut offrir aux jeunes des possibilités de participer en tant que partenaires respectés au processus de décision et à l’action à tous les niveaux ». A quand le passage à l’acte ?

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