Une vague pacifiste a déferlé sur la plage de Marseille dimanche dernier ! A l’occasion de la Journée internationale de la paix, une délégation de surfeurs méditerranéens ont défilé sur l’eau pour promouvoir l’éducation à la paix.  Au programme : paddle, rires et joie ! Reportage.

Les surfeurs sur les paddle board à Marseille.
©Thibault Périat – Tous droits réservés

Par Asssa Diarra.

Dur dur de ramer pour la paix ! Une vingtaine de surfeurs s’agitent sur la plage de Marseille en ce dimanche 21 septembre à l’occasion de la Journée Internationale de la paix. Israéliens, Palestiniens, Libanais, Turques, Algériens, Marocains, Italiens et Français se sont réunis autours d’une même passion et d’un même esprit : le « partage », s’accordent à dire tous les participants de Surfing4Peace. Créée en 2007 par deux surfeurs israéliens Dorian Paskowitz, dit « Doc », et Arthur Rashkovan, l’association a pour objectif de « recréer du lien social avec les Palestiniens de Gaza et plus généralement dans le pourtour méditerranéen à travers la passion du surf », précise Samuel Jaquesson, responsable de l’antenne européenne.

C’est sous un soleil bienveillant et capricieux que les passionnés de glisse se jettent alors à l’eau avec leur « Paddle ». Cette discipline sportive consiste à pagayer debout sur une planche, « ce qui n’est pas si évident ! », lance en riant Aleyna, une jeune surfeuse turque.  Le « paddle » est devenu le symbole fort du happening organisé par les membres de l’association depuis 2013 sur le canal Saint Martin à Paris. Enveloppés de leur drapeau national qui virevolte et danse avec le vent, les surfeurs rament en silence, le sourire au lèvre. Une heure durant, ils glissent du Vieux Port au Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), en passant devant la mairie, face à une cinquantaine de personnes.

Simples, concrètes et originales, les actions de Surfing4Peace se déclinent de différentes manières. De l’approvisionnement en planches à Gaza, à la création de « burqini » (maillot de bain couvrant l’ensemble du corps et des cheveux), les idées ne manquent pas pour que toutes et tous puissent avoir accès au surf et à la mer. Et ce, en dépit du danger que cela peut représenter car un simple approvisionnement en planches est source de paranoïa chez les autorités des deux côtés…  « Ça n’apportera pas la paix », lâche Arthur un peu désabusé, mais «c’est un bon début », conclut le co-fondateur de l’association.

Au même moment, sur la plage, un village associatif  se dévoile pour promouvoir cette journée internationale, créée par les Nations Unies en 1981. Stands installés, bénévoles chaleureux, les tables se remplissent. Tous sont unanimes : les initiatives en faveur de la paix sont indispensables et doivent continuer à se multiplier même si les choses évoluent lentement. « Trop lentement », d’après Jean-Paul Guioc, la soixantaine grisonnante, niché derrière le stand de son association Les ateliers de Babel. L’objectif ? « Passer à travers les murs construits par les hommes, grâce à la richesse de la diversité linguistique, dans une France toujours plus cosmopolite. Favoriser le dialogue avec l’autre, c’est le début de la paix d’une certaine manière », affirme Jean-Paul. Travailler les mots pour rendre la paix effective : un beau programme en perspective ! Yahia Belaskri, écrivain algérien, lui, détonne d’entrée : « Je ne suis pas là pour vous parler de la paix mais de la guerre ! La paix personne ne l’a connait vraiment », souligne cet homme qui a connu la guerre d’Algérie toute sa jeunesse. Cette franchise fait écho aux propos d’Adham, skatteur palestinien qui confie qu’il n’a « jamais connu la paix en Palestine contrairement à mon père »…

Pour autant, l’optimisme est bel et bien présent. Yahia Belaskri rappelle d’une voix douce que « dans une guerre il n’y a pas de vainqueurs ou de vaincus. Il n’y a que l’illusion de la victoire ». Il pleure tous les morts, peu importe leur « camp », car « ils sont de notre humanité » et c’est tout ce qui compte à ses yeux.

« C’était top ! » résument ravis et fatigués tous les surfeurs. « Je suis fière d’être là ! », exulte Nadia, surfeuse franco-algérienne. Une belle fresque s’offre ainsi aux yeux des passants captivés par ce happening original. Au final tout le monde n’espère qu’une chose ; que les espoirs formulés au cours de la journée ne tomberont pas à l’eau comme les surfeurs !

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