Comment organiser une lutte citoyenne contre la dette et pouvoir contester son bien fondé ? Issa Kamissoko, secrétaire général du Comité pour l’annulation de la dette au Mali, milite pour que toutes les informations relatives à la dette publique soient accessibles aux citoyens. Interview.

 Propos recuillis par Assa Diarra

Qui sont les membres de votre comité ?

Le Comité pour l’annulation de la dette au Mali est une coalition des alternatives africaines d’aide au développement qui regroupe près de 103 organisations de la société civile malienne. On compte des organisations syndicales, religieuses, des associations de femmes, de jeunes, de tradithérapeutes ou encore des ONG.

Quels sont vos moyens d’actions ?

Nos actions tournent principalement autour de la mobilisation et de l’information des masses populaires. La question de la dette est aujourd’hui réservée à des initiés comme s’il s’agissait d’un secret d’Etat. Nous essayons d’avoir des informations sur la dette de manière globale, la dette intérieure comme extérieure, en essayant de la caractériser : c’est-à-dire en déterminant les dettes contractées au nom du peuple malien pour financer notamment les services sociaux.

Cela permet de repérer les dettes qui en réalité ont permis aux dirigeants de se remplir les poches ! C’est un outil de pression auprès des élus et des dirigeants qui permettrait de refuser le paiement de certaines dettes. Cette catégorisation est donc fondamentale.

Comment vous organisez-vous ?

Depuis 2007 il y a eu une mise en place d’un audit citoyen dans le but de collecter les informations. Il est composé de juristes, de financiers mais aussi de leaders de la société civile. Dans le cadre d’un accompagnement du CAD Tiers Monde (Comité pour l’annulation de la dette), les membres ont pu bénéficier d’une formation avec un expert international.

Enfin, chaque année nous organisons le Forum des peuples au Mali. Il s’agit d’une rencontre internationale. Les riches se réunissent au G8 et les pauvres se réunissent au forum des peuples (rires) ! C’est vraiment l’une de nos activités phares. Mais nous n’avons pas pu le faire ces deux dernières années en raison de la crise au Mali.

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