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Les jeunes dans l’escalier principal de l’hôtel de ville

Pour la 7ème édition de la rencontre « T’es majeur », la ville de Saint-Denis a organisé une soirée- débat consacrée à la prise de parole des citoyens de demain. Les jeunes dyonisiens se sont exprimés avec vivacité sur la diversité, l’engagement et l’avenir face aux élus locaux.

Par Assa Diarra 

«Vous devenez des acteurs de notre société ! »,  soutient avec conviction Rachid Santaki, écrivain dyonisien auteur de « Les Anges s’habillent en caillera », qui anime la soirée.  «Les jeunes sont le poumon de ce territoire», poursuit-il devant une assemblée d’une centaine de jeunes accédant tout juste à la majorité. Le 7 décembre dernier a eu lieu la 7ème édition de  « T’es majeur » dans la salle des Conseils de la Mairie de Saint Denis. Cette initiative de la municipalité avait pour but de permettre aux jeunes d’échanger avec leurs élus sur la notion de citoyenneté. Jeunes qui représentent plus de 50% de la population. Cette année, diversité, engagement et avenir étaient mis à l’honneur.

Malgré la timidité, les langues se délient rapidement. «La diversité c’est vraiment l’ouverture. Ça permet d’éviter l’ethnocentrisme et de ne pas avoir de préjugés», soutient Karim. La ville de Saint-Denis ne compte pas moins de 130 nationalités. « Il n’y a pas de diversité à Saint-Denis. C’est une ville ghettoisée où il y a beaucoup de communautarisme. C’est en allant étudier à Paris que je m’en suis rendue compte », lâche Samira à l’inverse de Karim. Un désaccord qui n’empêche pas la poursuite de la discussion.

«L’engagement c’est s’exprimer pour une cause», clame toujours Karim. L’engagement est comme «une parole qu’on donne», souligne un jeune de l’assemblée. «Avoir des convictions et de croire au changement», tel est le lietmotiv de l’engagement selon Zakaria. «Ça apprend la notion de responsabilité !», note quant à elle Nessrine.

Un bon nombre d’élus de Saint Denis dont le député Mathieu Hanotin et le Maire Didier Paillard ont fait le déplacement. Une occasion de réfléchir «au devenir collectif», selon le Maire. Didier Paillard et le délégué à la jeunesse Bagayoko Bally ont insisté sur la nécessité de multiplier ce genre de «démarche de démocratie participative». La politique n’est cependant jamais bien loin. La Seine Saint Denis est le département qui a eu le plus fort taux d’abstention aux présidentielles. Pour autant, le taux d’abstention à Saint Denis n’a pas dépassé les 30% en 2012. Pour beaucoup «l’abstention est une force car elle est révélatrice d’un malaise», lance un jeune. Malaise cristallisé par une méfiance vis à vis des politiques… «Est- ce qu’il y a des hommes politiques qui tiennent leur engagement ?» s’interrogent les jeunes en quête de réponse.

Des rires gênés se font entendre… C’est alors le meilleur moment pour passer au troisième et dernier thème ! L’avenir intéresse les jeunes qui le redoutent tout en l’attendant de pied ferme. Si «l’avenir est incertain» pour bon nombre d’entre eux, d’autres se voient «heureux». Certains fustigent la mauvaise orientation qu’on leur a fait prendre sous prétexte qu’il n’avait pas la «tête» à faire autre chose. Pour d’autres, «profiter de chaque opportunité» est alors une manière de lutter contre le sort. Mais surtout, «faire ce qu’on aime» est une nécessité «parce qu’on a des chances d’être bon et de réussir», résume Zakaria,

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