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Annie Poder, responsable de l’association Terre des Hommes France, en Basse Normandie. Elle rappelle l’importance des droits économiques, sociaux et culturels en termes de développement humain.

Propos recueillis par Assa Diarra

Quelle est la mission de votre association ?

Annie Poder : Pour nous, sans respect des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, il ne peut y avoir de monde cohérent, pas de bonheur ou de bien-être pour les peuples. A l’international, nous intervenons à travers des projets que nous proposent des partenaires. Par exemple, nous avons aidé des minorités en Amazonie ou au Guatemala. Les femmes mayas revendiquent leur identité maya, c’est-à-dire le droit à leur culture, à l’enseignement de leur langue, à leur propre mode de vie… Au Togo, nous avons formé, à leur demande, des femmes leaders, pour qu’elles soient capables de mieux faire connaître à leurs compatriotes leurs droits et ainsi permettre leur mise en place au niveau familial et étatique. Nous menons également des campagnes sur le trafic des enfants, les enfants au travail ou les enfants soldats, en partenariat avec d’autres associations. La difficulté est d’avoir l’écoute, dont celle des médias.

Justement, la thématique des enfants était centrale à l’origine de votre association. Qu’en est-il aujourd’hui ?

A.P. : Edmond Kaiser, qui a fondé Terre des Hommes en 1963, était très sensible à la misère des enfants. Il a créé l’association pour leur venir en aide, notamment aux enfants victimes de la guerre d’Algérie. Il y avait aussi à l’origine une structure d’adoption. Très vite, nous avons pris le chemin des droits. Nous avons vu que la cause de nombreux maux était l’absence de structure garantissant les droits. Pourquoi serait-il impossible de créer, par exemple, un tribunal qui rende des verdicts, quand un peuple meurt de faim ? D’où notre engagement dans la défense des droits économiques, sociaux et culturels pour nos projets mais aussi au niveau d’instances internationales, comme le Conseil des droits de l’Homme, à Genève. Notre travail a d’ailleurs été agréé par l’ONU, ce qui fait entendre notre voix.

Quelles avancées avez-vous constatées ?

A.P. : Le bilan est globalement mitigé – parce que les droits ne sont pas mis en application – mais les avancées existent. Le commerce éthique, par exemple. On n’en parlait pas avant. Or, il y a eu des campagnes citoyennes pour dénoncer les conditions de fabrication des chaussures Nike et, plus largement des produits qui sont fabriqués avec le sang et la sueur de travailleurs pauvres. Lorsqu’on est payé cinquante centimes par jour et qu’on ne touche pas toujours son salaire, on ne peut pas dire que c’est équitable !

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