Omar et Moussa ont quitté leurs pays et vivent sous le long du canal de la Villette, non loin de l’embarcadère d’Aubervilliers. Caroline, habitante d’Aubervilliers, vient quand elle peut leur apporter des sandwichs, du café et du thé.
A Paris, le long du canal de la Villette, de nombreux migrants dorment sur les quais. Ils vivent dans des conditions difficiles. Ils partagent à deux une tente donnée par des associations, et dorment dans des sacs de couchage, sur des tapis de sols.
Alors qu’une distribution de boissons chaudes a lieu, Omar, qui vit le long du canal, raconte son parcours. Il a 26 ans, il vient de Somalie et est infirmier. Il a quitté son pays car il était persécuté par des mercenaires qui ont commis des exactions violentes sur des civils. Les mercenaires ont voulu l’enrôler. Pour avoir refusé il a été violenté, frappé. Il a été obligé de quitter son pays pour survivre. En France il voudrait obtenir le statut de réfugié politique.
“La vie au camp c’est très dure. C’est sale, il n’y a pas d’endroit où on peut se laver.”
La vie dans la rue n’est pas facile comme il l’explique : “ça fait deux semaines que je ne me suis pas lavé. Je veux un lieu pour me laver. Je veux vivre dignement.” L’air désespéré et abattu il nous livre son souhait : que les autorités l’aide à trouver un endroit où vivre.
“Ici on perd notre temps on n’a pas de perspective d’avenir. ”
Non loin de lui Moussa, un jeune homme de 26 ans s’active, pour distribuer des sandwichs. Il vient d’Érythrée et vit sur le canal depuis 2 mois. Le jeune homme se livre : « Le week-end je trouve des lieux gratuits pour me laver.« Malgré la situation il reste positif et ajoute « tout le monde est solidaire, ici il n’y a pas de violence.« Il souhaite une aide venant des autorités. “Je veux que le gouvernement nous donne un lieu pour dormir, pour qu’on puisse vivre dignement.”
L’aide des citoyens
La situation décrite et vécue par ces deux hommes est difficile. Mais il existe des personnes qui essaient d’améliorer le quotidien des migrants en leur apportant une aide. C’est le cas de Caroline, mère de famille de 49 ans, qui vit à Aubervilliers. C’est en passant devant le canal et en voyant que des gens vivaient dehors qu’elle a décidé de leur venir en aide. Elle essaie de venir tous les matins pour apporter la première collation de la journée : café, thé, pain, saucisson et fromage.
Dès qu’elle arrive sur la camp, les migrants qui la connaisse, se précipitent vers elle afin de boire une boisson chaude. Moussa a pris l’habitude de l’aider à servir et à faire la distribution de tasses de café et de thé.
C’est le premier repas que les migrants vivant sur les quais ont de la journée. Caroline raconte que tard le soir d’autres associations viennent leur apporter à manger. “Entre le matin et le soir parfois ils ne mangent pas”, explique-t-elle.
“Vivre ici c’est dangereux”
En plus des problèmes de nourriture les migrants ont dû faire face au climat hivernal. “Lors de la vague de froid Moscou-Paris fin février, ils étaient dehors, sous la neige”, se rappelle Caroline. Sur les quais, ils vivent dans des conditions sanitaires difficiles. Des conditions qui les rendent malades. “Vivre ici c’est dangereux, tu peux tomber malade. On est en danger”, déplore Omar.
Un risque d’autant plus important que beaucoup de migrants arrivent affaiblis en Europe, après leur périple en Libye. Certains sont encore blessés et portent des plaies dues au mauvais traitement subis en Libye.